Genèse 3/22-24 : « L’Éternel Dieu dit : Maintenant que l’homme est devenu comme l’un de nous pour la connaissance du bien et du mal, évitons qu’il tende la main pour prendre aussi de l’arbre de vie, en manger et vivre éternellement. L’Éternel Dieu le chassa du jardin d’Éden, pour qu’il cultive le sol d’où il avait été tiré. C’est ainsi qu’il chassa Adam ; et il mit à l’orient du jardin d’Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l’arbre de vie. »
Dieu avait dit à l’homme que le jour où il mangerait de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il serait condamné. Nous avons dans ce texte l’application de la sentence ; Dieu empêchant l’être humain d’avoir accès à l’arbre de vie et le chassant de sa présence. Et pour s’assurer que l’être humain ne puisse plus avoir accès à l’arbre de vie, Dieu va placer des chérubins pour garder le jardin.
Ces chérubins sont le premier type d’anges que nous rencontrons dans les écritures et ils apparaissent à plusieurs reprises tout le long de l’ancien testament.
Mais qu’est-ce qu’un chérubin ? « Chérubin » est une francisation du mot hébreu « kéroub (kéroubim au pluriel) » qui lui-même vient d’un mot akkadien, un peuple de l’époque, « karibou » signifiant « gardien ». Plus généralement gardien du temple ou des lieux sacrés.
Pour reprendre un langage actuel ce terme désignait ceux qui étaient chargés de maintenir la distanciation sociale réglementaire entre Dieu et l’homme.
À quoi ressemblaient-ils ? La question se pose, car aujourd’hui quand nous parlons de chérubins, nous viennent à l’esprit des images d’angelots, de petits bébés avec des ailes et un arc. Description bien loin de ce qu’en dit la Bible et ayant plus à voir avec la mythologie. Tout ce que nous pouvons dire, c’est que nous rapporte le prophète Ezéchiel dans les chapitres 1 et 10 de son livre. Et nous n’avons pas d’innocents bébés, mais plutôt des êtres spirituels extraordinaires et terribles. Dans ses visions, Ezéchiel les voit servir de char à la gloire de Dieu, image déjà présente dans les prières de David (2 Samuel 22/11 ; psaume 18/11).
Mais ces chérubins apparaissent aussi dans un autre contexte. Nous les retrouvons dans le livre de l’Exode, où Dieu va demander à ce que deux chérubins soient forgés de manière à ce qu’ils cachent à la vue le propitiatoire (Exode 25/17-22). Et ils devront aussi servir de décoration pour les tentures du tabernacle (Exode 26/1).
Mais encore, Dieu va demander à ce qu’ils apparaissent aussi sur le voile séparant le lieu saint du lieu très saint :
« Tu feras un voile violet, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors, avec des chérubins que l’on fera avec art. Tu le mettras sur quatre colonnes d’acacia, couvertes d’or avec leurs crochets d’or, et posées sur quatre socles d’argent. Tu mettras le voile au-dessous des agrafes, et c’est là, en dedans du voile, que tu feras entrer l’arche du Témoignage ; le voile vous servira de séparation entre le lieu-saint et le Saint des saints. ». Exode 26/31-33
Pourquoi s’arrêter sur ce voile ? Tout simplement car ce sera repris de la même façon pour le temple :
» Il fit le voile violet, pourpre et carmin, en byssus, et il y représenta des chérubins. »
2 Chroniques 3/14
Peut-être voyez-vous déjà où je veux en venir ? Ce voile avec ces chérubins reprenait la scène des chérubins de l’Eden séparant Dieu d’avec l’homme. Mais il y a un moment où cela a pris fin. Et ce moment, c’est bien évidemment à la croix. Car que s’est-il passé quand Jésus est mort à la croix ?
« Jésus poussa de nouveau un cri d’une voix forte et rendit l’esprit. Et voici : le voile du temple se déchira en deux du haut en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent »
Matthieu 27/50-51.
À la mort de Jésus, le voile décoré de chérubins s’est déchiré. Bien plus que la séparation du lieu saint et du très saint, c’est l’ancienne séparation entre l’homme et Dieu qui est abolie. À nouveau l’homme a un libre accès au Père (Hébreux 10/19-22) et dans l’avenir, la réintégration dans la présence de Dieu, dans la Jérusalem céleste.
Frères et sœurs, le temps où nous pourrons à nouveau nous déplacer et voir nos proches plus librement approche, mais que cela n’efface pas dans notre pensée que la plus terrible des séparations, la plus grande des distanciations a déjà pris fin. Et que rien ne peut nous empêcher de nous jeter dans les bras du Père, grâce à Jésus-Christ.
« Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville ! » Apocalypse 22/14
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